dimanche 13 octobre 2019

charlotte perriand

Paris honore Charlotte Perriand à la Fondation Vuitton. L'architecture de Gehry accueille et dialogue sur 3 niveaux avec les objets et meubles de cette grande dame, reconstitutions en taille réelle de pièces entières où s'affirme sa maîtrise des volumes et des matériaux. Maquettes, photos, ainsi que tapisseries de Le Corbusier, peintures de Léger, Braque,... Expo captivante où j'ai ressenti un vif désir de voyager, en notant combien les séjours de Charlotte Perriand au Japon avait pu l'inspirer et la révéler.

"Charlotte Perriand habillée d'une création de la collection Issaye Miyake Permanente, automne-hiver 1988-1989"

 "Il faut ici prendre position. Allons-nous faire du plein ou du vide ? Cette question apparemment ridicule a son importance. Pour certains, le vide c'est le néant ou l'indigence ; pour d'autres, la possibilité de penser et se mouvoir. (...) Dans le vide, seul le mouvement devient possible. Appliqué à l'art, ce principe essentiel se démontre par la valeur de la suggestion".
Charlotte Perriand, "Art d'habiter", Technique et architecture, août 1950

Esprit sensible et percutant. Ses travaux réunis m'ont rappelée que ses premières réalisations comme la fameuse chaise-longue (souvent attribuée à le Corbusier....) datent de presque 100 ans (1927-1928)

(photo site Fondation Vuitton) Salon d'Automne, 1929

Alternance d'architecture et de peintures rendent la visite fluide et parfois surprenante. Ainsi je découvre les tapisseries de Le Corbusier où la matière des fils vient adoucir et enrichir le tracé libre du dessin.


Photos prises par Charlotte Perriand et Edouard Janneret lors de flâneries, m'ont également étonnée et charmée.

Tôles, équerres, ferrailles,.... 1935

"Avec Pierre Jeanneret, nous allions le samedi soir et le dimanche sur les plages de Normandie -nous aimions celle de Dieppe- à la recherche des plus beaux galets. (...) Nos sacs à dos étaient remplis de trésors : galets, bouts de godasses, bouts de bois troués, de balais de crin, roulés, ennoblis par la mer. Avec Fernand (Léger), on faisait le tri, on les admirait, les photographiait, les trempait dans l'eau pour leur donner plus d'éclat. C'est ce qu'on appela l'art brut."

Dix ans plus tard, Jean Dubuffet annonçait la création de l'art brut...

Une énergie heureuse, je retiens de cette expo.

"Tout est à repenser, notre économie, nos sociétés, notre philosophie. Des questions se posent : comment voulons-nous vivre ? Nous développer en nous-même ? Nous harmoniser ?
Vivre, c'est faire vivre ce qui est en nous".

Maison de thé, 1993

1 commentaire:

André de Presles a dit…

Ben euh...
No comment. Juste savourer l'histoire.