En voyage, grâce au dessin ou la photographie, j'essaie de fixer et restituer une émotion, une ambiance. Pour braver le temps qui passe ? Pour m'ancrer dans le lieu et m'enrichir de nouvelles sensations, c'est sûr. Cela nécessite une accoutumance au lieu, c'est loin d'être immédiat. Ainsi, à Tokyo ou Pékin , je me souviens avoir été désarçonnée par un urbanisme désordonné, me demandant quoi retenir. A Pékin, j'ai pour la première fois, fait des photos que je nommais "idiotes"... "insignifiantes" serait plus juste. Je m'amusais à observer des détails plutôt qu'une vue harmonieuse (qui faisait défaut), à m'éloigner de tout cadrage habituel, à chausser de "nouvelles lunettes", je veux dire : essayer de poser un regard loin de mes habitudes.
Par ce moyen, je m'insinuais peu à peu dans cet univers si singulier.
Mon regard scrutait ce que j'aurais délaissé sinon.
Cela devenait un jeu quotidien.
Saisir l'incongru pour être au plus près d'un ressenti fugitif.
Révéler des éléments (des enseignes par exemple...) qu'on aurait tendance à gommer d'habitude.
Attentive pour la joie d'être présente tout simplement.
1 commentaire:
La photo est une pratique méditative.
Pas une rêverie.
Mais quelques chose de "yoguique"
La contrainte d'être ici et maintenant et de devoir échapper à l'agitation de ses pensées.
Surtout si on est dans un endroit d'où il n'y a rien à rapporter.
Ville sans charme ou balade en forêt 100 fois déjà faite.
Et on rencontre le joyau...
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